Sur votre appareil numérique, vous avez essayé l'option "noir et blanc".
Ou bien vous avez aimé des photos en noir et blanc, sur le web ou dans une exposition.
Et ça vous a donné envie d'en faire aussi : c'est original, beau, artistique, intemporel, tout ça…
Ajitto - Photo © Robert Mapplethorpe |
Longtemps, le noir et blanc était la photographie. Et, même après l'invention des procédés de photo en couleurs, on ne concevait d'art photographique qu'en noir et blanc.
Si vous voulez vous lancer dans cette aventure, permettez-moi de vous proposer quelques sujets de réflexion.
(Soyez vigilants : le texte comporte de nombreux liens qui vous permettront d'approfondi à loisir les sujets abordés.)
Portrait de George Bernard Shaw. Photo © Yousuf Karsh |
On peut, par exemple, plisser les yeux, voire les fermer à moitié : les couleurs s'estompent et on perçoit mieux les contrastes.
Girl in Fulton street - Photo © Walker Evans |
Ethiopian woman - Photo © Sebastiao Salgado |
Si l'appareil est pourvu d'une mesure de l'exposition de type "spot", on peut estimer les écarts entre les zones claires et les zones sombres, et imaginer le rendu en niveaux de gris.
Dans les années 1930, Ansel Adams et Fred Archer, deux maîtres photographes célèbres surtout pour leurs images, ont développé le Zone System, un procédé (assez complexe selon nos critères actuels !) qui permet d'évaluer avec précision le rendu en noir et blanc d'une photographie, de la prise de vue au tirage, en passant par le développement du négatif. Une version simplifiée destinée aux photographes numériques est consultable ici.
Une façon d'agir sur le rendu en noir et blanc d'un sujet en couleurs est l'utilisation de filtres de couleur sur l'objectif, dès la prise de vues. En effet, un filtre rendra plus claires les couleurs proches de sa couleur propre, et assombrira celles qui lui sont opposées : un filtre jaune assombrira considérablement le bleu du ciel, par exemple. Ce tutoriel vous l'explique clairement.
Par ailleurs, en photo numérique, on peut aussi simuler l'usage des filtres dans les logiciels de traitement d'image, à condition bien sûr que la photo ait été prise en couleurs.
En numérique on peut bien sûr observer le résultat sur l'écran de l'appareil. Mais, outre le fait qu'on perd du temps et qu'on risque de rater la bonne photo, on ne peut pas y manipuler l'image comme on peut le faire en post-production, sur l'ordinateur.
C'est par une pratique assidue que l'on parvient à éduquer son œil et son esprit à voir en noir et blanc.
The Tetons and the Snake River - Photo © Ansel Adams |
Envisageons à présent la finalité ultime d'une photo en noir et blanc : le tirage photographique. En effet, pour un amateur de belles images, ni la couleur, ni le noir et blanc ne peuvent se satisfaire du visionnage des photos sur un écran.
Avant l'ère du numérique, toute photo était soit imprimée (livre, journal), soit tirée sur papier par un procédé argentique. Quiconque a déjà vu un beau tirage argentique en noir et blanc reconnait l'incomparable qualité de ce travail.
Certains photographes tirent eux-même leurs images, comme Ansel Adams ou Edward Weston. D'autre font appel à des tireurs professionnels qui perpétuent avec un vrai talent artistique cet art de la chambre noire, comme Patrick Toussaint ou Nathalie Loparelli.
Nude floating - Photo © Edward Weston |
On peut bien sûr toujours tirer soi-même ses photos par le procédé argentique. Cependant, le matériel peut représenter un investissement important, il faut avoir un espace à consacrer à cette activité, et beaucoup de temps et de patience pour son apprentissage.
En France il existe des laboratoires que l'on peut louer, comme ICI et ICI. À Bamako, l'école de photographie CFP (Cadre de Formation en Photographie) possède encore, à ma connaissance, un labo noir et blanc bien équipé.
White vase - Photo © Robert Mapplethorpe |
L'alternative au tirage argentique est bien entendu le tirage numérique. Cependant, les tirages obtenus dans les labos grand public à partir de photos numériques simplement mises en noir et blanc dans l'appareil photo sont généralement décevantes.
Si l'on possède une bonne imprimante et un certain savoir-faire, on peut tirer soi-même, dans la limite du format de la machine. Il faut néanmoins compter sur un investissement minimum de 300 € (200 000 xof) et un certain temps d'apprentissage pour obtenir de bons résultats.
Les meilleures imprimantes rivalisent à présent en qualité avec les procédés argentiques, grâce à la qualité de leurs encres et des papiers modernes, mais elles sont l'apanage des professionnels. Certains d'entre eux sont de véritables artistes, qui prennent en charge des travaux d'une extrême qualité, tant pour les photographes que pour les institutions, musées ou galeries, comme par exemple l'Atelier Ooblik.
Portrait d'Albert Einstein - Photo ©Yousuf Karsh |
À Bamako, Jawmali - EPP (Espace Photo Partagé) organise régulièrement des masterclass en photographie numérique noir et blanc.
Pour en être informé, inscrivez-vous sur notre groupe Facebook, suivez la page Bamako Samedi Photo ou renseignez-vous ici :
Espace Partage Photo
rue 42 porte 224
Hamdallaye / Wolofobugusugu
Bamako - Mali
Tél. : (+223) 96 08 29 81 - 66 73 11 16 - 66 71 66 53
Email : espacephotopro@gmail.com
rue 42 porte 224
Hamdallaye / Wolofobugusugu
Bamako - Mali
Tél. : (+223) 96 08 29 81 - 66 73 11 16 - 66 71 66 53
Email : espacephotopro@gmail.com
Plan d'accès : http://bit.ly/espace_pro_patertel
Toutes les images présentées ici sont extraites du site masters-of-photography.com. Merci à eux.
Et maintenant, à vous de jouer ! Bonne moisson de photographies
Nude 1936 - Photo © Edward Weston |
Pepper - Photo © Edward Weston |