Récits

Récits, impressions, projets, coups de gueule, d'un photographe au Mali.

mardi 30 juin 2015

Espace Partage Photo exposera le travail de Marc Tallec, "Tata", pendant les Rencontres de Bamako 2015

Le tata de Chasselay, officiellement nécropole nationale de Chasselay, est une nécropole militaire située à Chasselay dans le Rhône, où sont enterrés 194 tirailleurs originaires de différents pays d'Afrique de l'Ouest, ainsi que deux légionnaires, tous massacrés par la division de SS allemande Totenkopf en juin 1940.



Dans les années 70, roulant dans la région lyonnaise au petit matin, j'avais vu surgir de la brume matinale cet improbable construction africaine, je l'avais visitée et ne l'ai plus jamais retrouvée. Il m'en était resté l'amertume de ne pas avoir mon appareil photo avec moi ce jour-là.
 
Bien des années plus tard, Marc Tallec a découvert près de chez lui ce cimetière en forme de Tata, et il en a fait l'inventaire avec la rigueur qui caractérise son travail.


Je connaissais cette série depuis qu'il l'avait réalisée en 2014, et j'ai pensé qu'elle avait sa place chez nous, lors des Rencontres de Bamako 2015, dont le thème est "Conter le temps".

Il a accepté de nous confier ses images, et nous ferons de notre mieux pour les mettre en valeur, dans le "off" du festival, qui représente la meilleure part des Rencontres de Bamako.

 Marc soutient notre structure Espace Partage Photo à Bamako depuis nos débuts, notamment par des dons de matériel photo, et nous sommes heureux de pouvoir lui manifester ainsi notre reconnaissance.

Notre intention est de faire en sorte que ses photos soient vues par un large public. Peut-être que quelqu'un y retrouvera un parent, qui sait ?

 Vous pouvez voir la série complète ici, sur son site.

Marc est aussi un talentueux et rigoureux tireur numérique qui consacre toute son énergie à la mise en valeur du travail de nombreux photographes de talent.  Voyez ici le site de son atelier "Ooblik". 

Sur Facebook, retrouvez Marc Tallec ici, et l'atelier Ooblik ici.

jeudi 25 juin 2015

Ce que je ne fais pas au Mali.



Au Mali
Je ne creuse pas de puits dans le désert*.
Je ne donne pas de tentes aux réfugiés*.
Je ne distribue pas de riz aux populations* affamées.
Je ne vaccine pas d'enfants*.
Je ne sauve pas de folklore* de l'oubli.
Je ne milite pas contre des coutumes barbares*.
Je ne crée pas de start-up* promises à un bel avenir.
Je ne milite pas contre un troisième mandat d'un quelconque président*.
Je ne conseille pas les femmes* sur le planning familial.
Je ne fais pas de reportages sur la misère*, ni sur l'émergence des classes moyennes*.
Je ne fournis pas de fours solaires aux villages* victimes de la déforestation.

(* subsaharien-ne-s, ou bien noir-e-s, au choix)


Au Mali, je fais seulement ce que je sais bien faire : enseigner la photographie, entouré de mes partenaires maliens et de nos élèves.

Dans la certitude que, par leur travail, ils témoignent eux-même de leur propre pays, et sont des citoyens et des témoins actifs dans la résolution des problèmes qu'il affronte.

Si vous avez envie de nous aider, notre crowdfunding est ici.

P.S. : J'oubliais : je ne cherche pas à me faire payer des vacances au Mali.
Parce que j'y vis.